mercredi 16 janvier 2013

Il reste toujours le canapé...

La piste est courte, l'atterrissage un peu brutal.



Avant de continuer mon voyage vers l'ouest australien, je voulais faire un détour par la Tasmanie et profiter de son climat tempéré. Alors, quand je descends de l'avion après plusieurs semaines de saison aride dans les Blue Mountains, le choc thermique est saisissant: 20 degrés à l'ombre et la pluie qui menace de tomber, ce temps là je le connais bien!
Pourtant, la région ne donne pas l'impression d'être humide; des montagnes pelées, des forêts de conifères, une lande sèche qui s'étend à perte de vue et des incendies dans la région d'Hobart... Sous ses faux airs européens le climat tasmanien reste assez sec.


Somewhere, in the Tasmania's countryside







 


THE DOVE LAKE







Ces fleurs ont un léger parfum vanillé, c'est divin!




Mais je suis content d'être ici; quatre semaines dans les environs de Sydney et je commençais à tourner un peu en rond.
Un seul détail noircit le tableau; l'aéroport est à 15 kms de la ville, et visiblement, le dernier bus en partance pour Launceston l'était dix minutes avant mon arrivée! 20h déjà et il semblerait que je doive marcher un petit peu...
C'est exactement ce qu'a l'air de se dire ce jeune globe trotter qui déambule dans le hall, traînant nonchalamment son sac, l'air un peu hagard. Et quand il croise mon regard amusé, il comprend vite que nous sommes tous les deux dans la même situation.
Des fringues délavées, un accent allemand, une barbe juvénile et un vieux galurin, Jan vit de petites économies, voyage léger, et à l'en croire, dormira peut être ce soir dans un jardin public de la ville sous sa tente bon marché.
Rasé de près, l'apparence soignée et des habits qui sentent la lessive; je fais à ses yeux figure de touriste français, fraîchement débarqué d'un hôtel qu'il n'aurait pas les moyens de se payer.


The Dove Lake - North of Cradle Mountains

Quelques échanges d'anecdotes et de récits de voyage plus tard, nous voilà à l'arrière du van de deux australiens rencontrés sur le parking de l'aéroport, direction le centre ville!
De 15 kms, le trajet se réduit à 3, et nous poursuivons notre route dans les rues de Launceston et le long de la voie ferrée.
Mais quand nous arrivons à destination, l'auberge de jeunesse est close, personne ne réponds au téléphone, et c'est à force de persévérance et de coups tambourinés dans la porte que quelqu'un finit par nous ouvrir.
Pas de clé de chambre ni de note d'accueil? Il semblerait que le réceptionniste ait oublié d'enregistrer ma réservation...Génial!!! (Moi et les hôtels...C'est toute une histoire!)




"Tu peux toujours dormir sur le canapé du salon!" me lance un français, avachit devant la télévision.
Pourquoi pas? Ce sera toujours mieux que de dormir dehors...


La nuit est courte, le réveil un peu brutal.


"Bonjour, bienvenue au Arthouse Hostel, que puis je faire pour vous?"

Elle est souriante, charmante, et elle n'y est pour rien... Mais on dirait  qu'elle va bientôt savoir ce que "râler à la française" signifie!


De gauche à droite: Moi, Simon(Al), Sven(Al),Laurent et Ludovic (Fr) - WINEGLASS BAY




(Mais bon, passé ces petits désagréments... Je n'ai pas trop à me plaindre, pas vrai?)


mardi 15 janvier 2013

Un peu plus au sud

Le confort. C'est fou comme l'on s'y habitue.
Les draps frais d'un grand lit - L'odeur de la lessive - Les parfums de la cuisine ou le moelleux du divan...Et vous avez tôt fait de laisser votre sac dans un coin de la pièce, vos envies de voyage au placard.
 Si je ne pars pas maintenant, c'est sûr, je ne bougerai plus d'ici.



Voilà bientôt plus de dix semaines que je descend vers le sud et partage le quotidien de familles australiennes. Et si  mon anglais s'améliore, la température, elle, ne cesse d'empirer.
De "chaleur tournante" la région est passé en mode "grill",  thermostat "Quarante deux degrés celsius à l'ombre et feux de bush", un record d'après la population locale (la température contraint même les services météo d'ajouter du violet à leurs cartes de climat!)
Et moi? Elle me fait l'impression d'être un rôti assaisonné de crème solaire cuisant dans son jus.
Si je ne pars pas maintenant, c'est sûr, je vais me déshydrater!


Je suis encore loin d'être bilingue, mais j'ai fait quelques progrès. Les mots me viennent maintenant sans réfléchir et je peux tenir une conversation. Il m'arrive même de rêver en anglais la nuit.
Il est temps pour moi de quitter la région et de chercher un travail.
Je commence à connaître le refrain: Je remercie mes hôtes, leur promets de donner des nouvelles, rassemble mes affaires... Et reprends la route.

Je n'ai à l'instant précis aucune idée de ma destination ni de ce que j'y trouverai. Mais c'est là tout ce qui fait cette aventure.
Tout ce dont je suis sûr, c'est que mon voyage continu...Un peu plus au sud.